Pagayer à Orléans : le canoë-kayak pour explorer autrement

pagayer orleans canoe kayak explorer autrement 2
Table des matières

Pagayer sur la Loire depuis Orléans, c’est s’offrir une échappée douce à la frontière de la ville et du sauvage. En quelques coups de pagaie depuis les quais, on quitte les pavés du centre historique pour glisser entre les bancs de sable et les rideaux de peupliers. Le fleuve, encore libre de ses mouvements, dévoile un patrimoine classé, une faune discrète et des paysages mouvants que seuls les canoës et kayaks permettent d’approcher. Que l’on parte pour deux heures ou plusieurs jours, chaque parcours devient un voyage au fil de l’eau, entre observation naturaliste, patrimoine ligérien et gestes écopayeurs simples à adopter.

Pagayer sur la Loire à Orléans, atouts du dernier fleuve sauvage

Depuis la cale d’Orléans, embarquer en canoë revient à glisser sur l’un des rares cours d’eau européens encore libres de ses mouvements. Sans barrage pour contrarier son rythme, la Loire offre un courant joueur, quelques remous accessibles, et surtout un décor mouvant qui change au gré des crues. Pagayer ici, c’est profiter d’un patrimoine classé, d’une biodiversité remarquable et d’une sensation de liberté rarement égalée, le tout à cinq minutes à pied du centre historique.

pagayer orleans canoe kayak explorer autrement 1

Vues UNESCO sur les quais et le pont George V

Depuis l’eau, le profil d’Orléans prend une toute autre allure. Les quais XVIIIe, inscrits au patrimoine mondial avec l’ensemble du Val de Loire, se dressent comme une coulisse de pierre blonde. Le pont George V, premier ouvrage maçonné à enjamber le fleuve, se révèle dans son intégralité, arches et contreforts compris, détail souvent masqué depuis la berge. Les clubs locaux conseillent un passage en fin de journée. La lumière rasante accroche le granit, les mouettes se posent sur les lanternes, et les photographes amateurs trouvent leur carte postale. La circulation des bateaux de location étant limitée à cette section urbaine, la cohabitation reste paisible, y compris pour les familles.

Panoramas de bancs de sable et forêts alluviales

Dès la sortie d’Orléans, les méandres s’ouvrent sur des langues de sable blond, véritables plages éphémères où l’on peut faire halte pour un pique-nique ou un bivouac autorisé. Entre deux bancs, l’alluviale reprend ses droits : saules têtards, peupleraies inondables et lianes de clématite composent un rideau vert derrière lequel s’affairent martin-pêcheurs et hérons cendrés. L’œil averti repère au printemps les traces de castor sur les troncs fraîchement écorcés. Prévoir jumelles et sac étanche, car le spectacle se savoure au plus près tout en gardant l’appareil photo à l’abri des embruns. Les guides rappellent enfin de contourner les îlots balisés en période de nidification des sternes, geste simple qui participe à la sauvegarde de l’écosystème ligérien.

Choisir son itinéraire canoë kayak entre Chécy et Gien

Parcours familial Chécy Orléans 7 km

Sept kilomètres, deux heures de pagaie en douceur et un grand sourire sur les visages. Le départ se fait depuis la cale de Chécy, au pied des anciennes maisons de mariniers. Le courant reste sage, les bancs de sable se succèdent, hérons cendrés et spatules s’y nourrissent. En arrivant aux portes d’Orléans, la silhouette du pont George-V apparaît, carte postale garantie. Pour les enfants, le canoë canadien offre la stabilité recherchée, les gilets 100 N sont fournis par la base de location.

À prévoir

  • bouteille d’eau, crème solaire, jumelles compactes pour repérer le balbuzard pêcheur
  • briefing sécurité de dix minutes, gilet CE 50 N, sifflet, ligne de vie 15 m
  • navette retour incluse chez la plupart des loueurs, réservation conseillée la veille

Arrivée idéale à l’Île Charlemagne : aire de jeux, plage surveillée et club CKCO pour une initiation complémentaire ou un goûter sur l’herbe. Respecter les panneaux verts, seules ces grèves autorisent le débarquement en zone Natura 2000.

Descente journée Sigloy Orléans 33 km

Le tronçon préféré des pagayeurs locaux se vit à la journée. Mise à l’eau à Sigloy avant 9 h pour profiter des lumières rasantes sur les forêts alluviales de Saint-Denis-de-l’Hôtel. Le courant s’accélère sous le pont de Jargeau, quelques veines d’eau obligent à lire la rivière mais restent accessibles à un pratiquant occasionnel. Pause pique-nique sur une plage repérée par bouée verte, distance de 50 m des nids de sternes respectée. Le retour au quai du Châtelet, en cœur de ville, permet de croiser l’entrainement du club Pagaie Orléans Métropole et d’apercevoir les bateaux traditionnels qui préparent le Festival de Loire.

Pense-bête pratique

  • location journée 70 à 85 € pour un canoë trois places, bidons étanches inclus
  • vérifier Vigicrues avant de partir, navigation déconseillée si débit > 600 m³/s
  • vent d’ouest fréquent l’après-midi, privilégier un départ matinal
  • collecte des déchets proposée par le programme « nettoyages flottants » : un sac, un geste

Cette descente combine sport doux, observation de 200 espèces d’oiseaux et découverte du patrimoine ligérien sans changer de mode de transport.

Grande itinérance Gien Orléans 120 km

Quatre jours, trois nuits de bivouac « pieds nus dans le sable » et l’impression de traverser un bout de Far West français. Le parcours débute sous la halle Renaissance de Gien, file vers le château de Sully-sur-Loire, puis longe les réserves naturelles de Germigny et du Val de Saint-Benoît. Les nuits se passent sur des plages autorisées, loin des lanternes urbaines, avec un ciel constellé et le souffle des castors. C’est l’axe retenu pour la descente relais d’octobre, un ultra-marathon en équipe qui rappelle l’ancienne route commerciale du fleuve.

Organisation

  • pack itinérance : canoë, pagaies de rechange, cartes waterproof, 2 bidons 55 L, tarif moyen 240 €
  • prévoir 2 L d’eau par personne et par jour, réassort possible dans les villages à 500 m de la Loire
  • bivouac discret, feu interdit hors zones matérialisées, charte Écopagayeur à signer à la réservation
  • portable protégé (sac étanche) et appli « Paddle Orléans » pour les niveaux d’eau en temps réel

La distance impose une bonne condition physique et le respect strict des consignes météo : vent < 30 km/h, orage = repli immédiat. À l’arrivée, les quais classés UNESCO et les clubs locaux accueillent les aventuriers pour un débrief, souvent suivi d’une inscription annuelle… la Loire a ce pouvoir d’addiction.

Voies secondaires, canal d’Orléans et petit Loiret en kayak

Canal d’Orléans 78 km ombragés et écluses manuelles

Une coulisse verte, parallèle à la Loire. Le canal serpente sur 78 km entre Combleux et Montargis, bordé de chênes, de saules et de maisons d’éclusiers en pierre. L’eau y reste lisse, parfaite pour les débutants, les familles et les adeptes de randonnée longue distance à rythme lent. On pagaie souvent seul au monde, croisant un martin-pêcheur ou un héron cendré qui décolle au ras du miroir.

Jouer l’éclusier. Les 25 écluses restent manuelles : on sonne, on pousse la porte et on remonte la manivelle avec l’agent fluvial. Une pause ludique qui marque le tempo du voyage. Les clubs Pagaie Orléans Métropole et CKCO proposent chaque week-end des sorties accompagnées, briefing sécurité gilet 50 N obligatoire et rappel du code Natura 2000, pas de débarquement hors des cales signalées.

Services mobiles. Deux bases louent canoës et kayaks à Combleux et aux Bordes. Tarifs affichés : 15 € l’heure, 40 € la demi-journée, bidon étanche inclus. La navette vélo-kayak, très utilisée, permet de regagner Orléans par la Véloroute 45. L’appli « Paddle Orléans » indique l’état des écluses et la présence de jussie pour éviter de se retrouver coincé dans les herbiers.

Slow life garantie. Zéro courant, zéro moteur, le plan d’eau paisible favorise la méditation en mouvement et le travail cardio en continu. Les organisateurs du « Canalathon » invitent chaque été enfants et parents à parcourir 12 km de relais, ramasser les déchets flottants puis assister au comptage des libellules avec les naturalistes locaux.

Petit Loiret navigation paisible sous les saules

Un bras discret, idéal pour une sieste à la rame. L’ancien lit de la Loire prend naissance au sud de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin puis rejoint le fleuve après 15 km de méandres. La largeur n’excède pas 20 m, le fond sablonneux affleure par endroits : l’endroit rêvé pour apprendre à pagayer, laisser les enfants tremper les pieds ou observer un banc de chevaine dans l’eau claire.

Carte postale ligérienne. Les saules têtards forment des tunnels verts, les nénuphars tapissent les anses, les grenouilles coassent sous la coque. À l’aube, le balbuzard pêcheur plane à faible altitude, profitant des eaux abritées pour capturer une ablette sous vos yeux. Les photographes animaliers apprécient la proximité, à condition de garder 50 m de distance et de chuchoter.

Pratique et sécurité. Mise à l’eau gratuite au pont de la Motte-Sanguin, récupération possible à la confluence au niveau du Parc Floral. L’absence de courant ne dispense pas du combo gilet, sifflet, ligne de vie 15 m. Racines immergées et troncs couchés exigent de pagayer centre du chenal. En période d’orage, les clubs recommandent de sortir avant la levée de vent et de vérifier l’alerte Vigicrues même si le bras reste déconnecté du flux principal.

Location et animation. Kayaks monoplaces, canoës canadiens et même paddle XXL se réservent à l’heure auprès de la base de l’Île Charlemagne, 20 € pour deux heures. Des balades contées « Le Loiret des légendes » animent les soirées de juillet, frontales fournies, retour sous les chouettes hulottes. L’expérience, tranquille et sensorielle, complète à merveille une descente plus tonique sur la Loire principale.

Observer la biodiversité ligérienne depuis son embarcation

Repérer 200 espèces d’oiseaux et le balbuzard pêcheur

Entre deux coups de pagaie les bancs de sable se transforment en observatoires flottants. A l’aube le vol bas d’un héron cendré précède souvent l’apparition du balbuzard pêcheur revenu nicher près d’Orléans depuis 2019. Posté sur une branche morte il pique dans le courant puis gagne les peupliers avec son poisson. Sur le parcours Sigloy Orléans la rive gauche offre la plus grande concentration d’îles classées Natura 2000 : bruants des roseaux, guifettes moustacs et milans noirs s’y croisent. Le silence imposé par la pagaie donne accès à cette scène sans effaroucher les oiseaux.

  • Meilleure saison : avril à juin pour les parades nuptiales et septembre pour les haltes migratoires.
  • Équipement léger : jumelles compactes et carnet étanche, glissés dans le bidon fourni par les loueurs.
  • Distance de prudence : 50 m minimum des roselières, l’appli Paddle Orléans signale les zones sensibles.

Suivre les poissons migrateurs et préserver les sternes

La Loire accueille 47 espèces migratrices. Le pagayeur patient voit surgir les éclats d’argent des aloses qui franchissent le seuil de Saint-Loup au printemps, ou les remous caractéristiques des anguilles de retour d’Atlantique. Sous le pont George-V l’eau claire laisse parfois deviner la silhouette fuselée d’un jeune saumon. Les clubs locaux invitent les pratiquants à noter leurs observations dans le programme participatif Fish & You : un simple clic dans l’application suffit à alimenter les biologistes.

Sur les îlots bas du fleuve la sterne pierregarin installe ses nids de mai à juillet. Pour éviter le piétinement des couvées, la charte Écopagayeur recommande de débarquer uniquement sur les grèves signalées par un panneau vert et de tenir la proue hors de l’eau pour ne pas arracher les herbiers. Les loueurs fournissent désormais un crochet d’amarrage léger permettant de rester au large et de profiter du spectacle des sternes plongeant en chandelle sans mettre pied à terre.

  • Courant faible : privilégier le petit Loiret pour initier les enfants à l’observation des alevins.
  • Période rouge : interdiction de bivouac sur les îles à sternes de mars à juillet, contrôles réguliers des gardes-rivière.
  • Petit geste utile : ramasser la jussie arrachée lors des pauses et la déposer sur la berge haute, la plante meurt hors de l’eau et ne recolonise pas le courant.

Bien être et slow tourism, les bienfaits du canoë à Orléans

Sport doux cardio et gainage au fil de l’eau

Une heure de pagaie sur la Loire équivaut à une séance de fractionné léger : le rythme régulier sollicite le cœur tout en ménageant les articulations. Les abdos et les dorsaux se contractent à chaque coup de pagaie, un gainage constant qui améliore l’équilibre et la posture sans choc pour les genoux. Entre Checy et Orléans, le courant reste souple, idéal pour alterner périodes actives et moments de glisse. Sur le canal d’Orléans, l’absence de remous permet même les exercices de rotation du buste conseillés par les kinés sportifs.

L’environnement amplifie le bénéfice. Respirer l’air frais au milieu des îlots de peupliers, repérer un héron garde-bœuf ou la silhouette d’un balbuzard fait grimper le taux d’endorphines et réduirait le stress de 30 % selon l’Observatoire régional de la santé. Le silence n’est troublé que par le clapotis de la coque et le cri des sternes, un cadre parfait pour une séance de cohérence cardiaque spontanée.

Conseils équipement

  • Gilet CE 50 N et sifflet obligatoires sur toutes les voies.
  • Pagaie légère taille réglable pour réduire la fatigue des épaules.
  • Bidon étanche 6 L pour garder un vêtement sec et une gourde de deux litres, même en balade courte.

Bivouac sur sable et déconnexion numérique

À la tombée du jour, les bancs de sable entre Sigloy et Saint-Jean-le-Blanc se transforment en aires de repos naturelles. On tire le canoë hors de l’eau, on plante la petite tente d’itinérance, on savoure le crépuscule qui se reflète sur les arches du pont George-V en amont. Réseau mobile capricieux, ciel immense et absence de lumière artificielle encouragent une vraie coupure numérique.

Le ministère de la transition écologique classe ces grèves comme zones de quiétude : feu interdit, mais couchage autorisé une nuit. Les loueurs fournissent souvent un tapis ignifugé et un sac poubelle réutilisable. La charte Écopagayeur rappelle trois gestes simples :

  1. Planter la tente en retrait d’au moins 50 m des laisses de haute rive pour préserver la nidification.
  2. Réduire la pollution lumineuse, frontale en mode rouge seulement.
  3. Repartir tôt le matin avec tous les déchets, mégots compris.

Résultat, un sommeil bercé par le bruit régulier du fleuve, un réveil face à la brume dorée, et un retour en ville la tête légère. La Loire livre alors ce qu’elle promet : une pause hors du temps à moins de dix minutes du centre-historique d’Orléans.

Activités familiales et inclusives sur l’eau

Initiation enfants sur le bassin de l’île Charlemagne

À deux pas du centre historique, le plan d’eau de l’île Charlemagne sert de salle de classe flottante pour les plus jeunes. Plan d’eau fermé, absence de courant, profondeur limitée : toutes les cases sont cochées pour une première rame en toute confiance. Les moniteurs du CKCO installent des parcours balisés avec bouées colorées, exercices d’équilibre et mini relais chronométrés. Les clubs fournissent le duo gagnant : canoë canadien large et gilets 100 N adaptés à la taille de l’enfant. Les séances, limitées à huit bateaux, démarrent par un rappel sur la faune à respecter et se terminent par un goûter sur la plage surveillée.

Pour motiver les plus réticents, des ateliers ludiques ponctuent la séance :

  • chasse au trésor guidée par boussole waterproof,
  • jeu d’orientation façon course au drapeau,
  • collecte de déchets, chaque bouteille rapportée compte double dans le classement final.

Résultat : un apprentissage actif, une sensibilisation à la Loire sauvage et, souvent, l’envie de s’inscrire aux stages d’été de Pagaie Orléans Métropole.

Handi kayak et matériel adapté label Pagaie Bleue

Orléans mise sur l’inclusion. La cale de mise à l’eau de l’île Charlemagne est équipée d’un plan incliné antidérapant et d’un rail mobile permettant aux fauteuils de glisser jusqu’au flotteur stabilisateur fixé au kayak. Les embarcations double coque, larges de 90 cm, reçoivent selon les besoins : siège ergonomique, dossier renforcé, flotteurs latéraux, pagaie télescopique ou gilet vibrant pour pagayeurs sourds.

Les encadrants, formés au label Pagaie Bleue, suivent un protocole simple : transfert sécurisé, briefing gestes adaptés, nage contrôlée en fin de session. Trois niveaux de pratique sont proposés, de la balade sensorielle sur 45 minutes à la sortie faune sur le petit Loiret. Le dispositif bénéficie d’une subvention municipale, ce qui maintient le tarif à celui d’une location classique. Les retours sont encourageants : près de 200 séances handi kayak réalisées en 2023, un record pour la métropole ligérienne.

Louer son canoë kayak à Orléans, tarifs et services

Bases de location et prix moyens

À moins de dix minutes des quais UNESCO, quatorze bases de location réparties entre Chécy, Jargeau et l’île Charlemagne mettent la Loire à portée de pagaie. Les tarifs restent homogènes : environ 15 € l’heure pour un kayak solo, 35 à 45 € la demi-journée et 70 à 85 € la journée pour un canoë trois places. La plupart des loueurs fournissent gilets homologués, pagaies légères, carte plastifiée du tronçon et briefing sur les zones Natura 2000. Pour les familles, le canoë canadien gagne la faveur du public, plus stable et sans surcoût pour les enfants de moins de 8 ans.

pagayer orleans canoe kayak explorer autrement 3

Réservation en ligne, applis et info niveaux d’eau

La haute saison se réserve à 80 % via smartphone. Les plateformes Funbooker et Cap Adrénaline affichent les créneaux en temps réel, paiement sécurisé et ticket électronique à présenter à la cale. L’appli gratuite Paddle Orléans complète la démarche : niveau d’eau actualisé toutes les deux heures, vitesse du courant, alerte vent et points de débarquement autorisés. Un lien direct vers Vigicrues permet d’anticiper les fermetures partielles lorsque le débit dépasse 600 m³ s. Débutant ou confirmé choisit son parcours en connaissance des conditions du jour.

Packs itinérance avec bidons étanches et navette retour

Pour les sorties au long cours, les loueurs commercialisent des packs itinérance. Le pagayeur reçoit un ou deux bidons étanches de 55 L, un sac poubelle recyclé, un réchaud compact en option et la navette retour pour lui et son embarcation. Compter 5 € par personne pour la logistique, départs programmés à 16 h depuis Saint-Jean-de-Braye ou la cale royale selon le tronçon. Le pack journée Sigloy-Orléans coûte 80 € pour un canoë trois places, la grande descente Gien-Orléans se chiffre autour de 220 € sur quatre jours, bivouacs libres compris. Pensez à réserver votre siège retour en même temps que le bateau pour éviter le casse-tête voiture.

Clubs locaux et grands événements nautiques

Pagaie Orléans Métropole et CKCO patrimoine vivant

Pagaie Orléans Métropole, première école de pagaie de la région, réunit 850 licenciés et gère six mises à l’eau réparties de Chécy à La Chapelle Saint Mesmin. Les créneaux loisirs côtoient l’entraînement performance, tandis que le club prête du matériel aux néophytes le samedi matin, gilet et pagaie inclus. Depuis 2020, les initiations gratuites affichent un taux de conversion de 12 % en adhésion : un indicateur qui témoigne de l’engouement pour la discipline et de la qualité de l’encadrement diplômé.

Fondé en 1911, le Canoë Kayak Club Orléans (CKCO) cultive l’esprit ligérien : sorties « patrimoine » en canoë bois verni, section handi kayak labellisée Pagaie Bleue, participation aux relevés ornithologiques du programme Sterne. Une fois par mois, les deux clubs unissent leurs forces pour un « nettoyage flottant » sur le tronçon Jargeau-Orléans. Les sacs étanches se remplissent de canettes et fragments de plastique, puis les bénévoles profitent d’un bivouac sur un banc de sable pour débriefer autour d’un feu autorisé, preuve qu’engagement citoyen et convivialité savent pagayer de concert.

Festival de Loire, kayak parade et descente relais

Tous les deux ans en septembre, le Festival de Loire transforme la rive orléanaise en véritable salon à ciel ouvert. 300 embarcations traditionnelles, gabares, toues cabanées et pirogues venues d’ailleurs défilent devant 500 000 visiteurs. Les kayakistes ouvrent le bal lors de la Kayak Parade : une flotte colorée de 200 embarcations descend le fleuve au coucher du soleil, flambeau à la proue, avant un final lumineux sous le pont George V. L’inscription est ouverte à tout pagayeur autonome, gilet CE 50 N et sifflet obligatoires.

Autre moment fort, la descente relais Gien – Orléans de 120 km en octobre. Par équipes de quatre, les pagayeurs se relaient de jour comme de nuit pour tenter de battre le chrono de référence, 8 h 42. Les points de passage à Sully, Châteauneuf et Jargeau servent de zones de changement, d’assistance et de contrôle écologique : chaque équipe doit remplir un sac de déchets repêchés avant de repartir. Pour les plus endurants, le club propose aussi « 24 heures en Loire » sur boucle courte, un test d’endurance et de gestion du sommeil qui attire chaque année une centaine de passionnés venus de tout l’Hexagone.

Sécurité en navigation sur la Loire en canoë kayak

Équipement obligatoire gilet CE 50 N, sifflet, ligne de vie

Gilet 50 N vissé sur le torse du premier coup de pagaie : il offre la flottabilité minimale requise pour l’eau calme de la Loire en été. Choisir un modèle ajusté, fermé dès l’embarquement. Les bases fournissent des gilets 100 N pour les enfants et pour les non-nageurs.

Le sifflet, attaché à la bretelle, sert à alerter en cas de brouillard ou de besoin d’assistance, trois coups courts étant le signal reconnu. La ligne de vie de 15 m, rangée dans un sac de lancer, permet de remonter un équipier tombé à l’eau ou de haler une embarcation bloquée contre une souche.

  • Chaussures fermées pour protéger les pieds sur les grèves
  • Casquette, crème solaire et 2 L d’eau pour éviter le coup de chaleur
  • Téléphone dans un sac étanche, numéro d’urgence 112 enregistré

Vigicrues, météo et limites de vent ou débit

Avant chaque départ, jeter un œil au site Vigicrues : au delà de 600 m³/s au pont George-V ou d’un niveau de 1,80 m, les loueurs arrêtent les locations et les clubs basculent sur le canal d’Orléans. Les crues d’été sont rares mais rapides après un orage sur le Massif central.

Le vent reste l’autre paramètre clé. Au-dessus de 30 km/h (force 4 Beaufort), la Loire lève un clapot croisé et la progression devient pénible. Les guides locaux conseillent de pagayer tôt le matin, quand la brise thermique n’a pas encore enflé, et de se rabattre sur le petit Loiret si les rafales persistent.

  • Orages annoncés ? Attendre 30 min après le dernier grondement avant de reprendre la rivière
  • Brume matinale d’automne : porter un haut fluo et signaler sa présence au sifflet dans les méandres
  • Plan B systématique : point de sortie identifié tous les 5 km, numéro de navette enregistré

Écotourisme et bonnes pratiques du pagayeur responsable

Charte écopagayeur zéro déchet et respect des sternes

La Loire reste l’un des derniers grands cours d’eau européens non canalisés, terrain de jeu autant que sanctuaire pour les sternes pierregarins et naines qui nichent entre mars et juillet sur les îlots de sable. La charte Écopagayeur, remise par les bases de location et les clubs, rappelle quelques règles simples pour glisser sans déranger les hôtes du fleuve.

  • garder 50 mètres minimum entre la coque et tout îlot occupé par les oiseaux, même si l’envie de photo est forte
  • accoster uniquement sur les plages signalées par un panneau vert, hors zones Natura 2000 en période de nidification
  • pas de plastique à bord, chacun embarque un sac étanche pour ses déchets et ceux ramassés en route
  • respecter les herbiers et éviter la jussie, plante invasive, en rinçant son matériel après la sortie
  • bivouaquer sous la ligne des hautes eaux pour ne pas tasser la végétation riveraine

Cette charte s’inscrit dans le label national Pagaie Bleue. Elle est courte, facile à mémoriser, et suffit à préserver l’expérience sauvage que tous recherchent entre Chécy et Gien.

Actions citoyennes nettoyages flottants et sciences participatives

Pagaie Orléans Métropole et le CKCO orchestrent chaque mois des « nettoyages flottants ». Les pagayeurs se voient remettre épuisettes et bidons supplémentaires, puis ratissent la ligne d’eau entre l’île Charlemagne et le pont George V. En 2023, plus de 2,4 tonnes de déchets ont été sortis du fleuve, dont 60 % de plastiques légers.

  • inscriptions gratuites, gilets et matériel fournis, rendez-vous publié la veille sur l’appli Paddle Orléans
  • tri immédiat sur les quais, les canettes et métaux rejoignent le circuit de recyclage local
  • pesée collective, chiffres transmis à la plate-forme ReMed Zero Plastic pour alimenter la base nationale

Le volet sciences participatives complète l’action. Les adhérents notent leurs observations d’oiseaux migrateurs sur l’outil en ligne Faune-Loire et photographient les bancs de sable pour le programme STERNE qui suit l’érosion des îlots. Un moyen concret d’associer balade, découverte et contribution à la connaissance du dernier fleuve sauvage.

Pagayer depuis les quais d’Orléans conjugue patrimoine Unesco, sport doux et rencontre avec plus de 200 espèces d’oiseaux. Demain, quand la Loire ajoutera peut-être un nouveau record de biodiversité à son palmarès, serez-vous sur la berge ou déjà en canoë pour en être témoin ? La cale du centre-ville reste ouverte, pagaie en main, pour écrire votre propre chapitre sur le dernier grand fleuve sauvage.

Envie de partager un vrai moment de plaisir en famille ou entre amis ? À la Brasserie Madeleine, profitez chaque jour de nos plats maison, recettes authentiques et produits frais dans une ambiance conviviale. 

Pensez à réserver votre table en ligne, en quelques clics, pour être sûr de savourer un repas gourmand, sans attente, le jour de votre choix !